Le plus beau reste à venir

Il y a un peu plus de 50 jours notre vie basculait.

Après l'annonce, rapidement tout s'est enchaîné.

L'état de mon mari s'est dégradé, il y a eu le coma, le respirateur... et la peur !

Nous allions vivre la peur au ventre pendant plus d'un mois.

Perdre mon mari, perdre leur papa était inconcevable mais nous ne maîtrisions rien. La covid avait pris les commandes!

Mon mari disparaissait toujours un plus pour laisser place à cette maladie. Ses poumons, puis rapidement ses reins, son coeur...elle bouffait tout.

Une horreur.

A certains moments de cette période si j'avais du identifier mon mari je n'aurais pas pu tant il était transformé, tant ce n'était plus lui.

Il y a eu le déni, celui qui nous permettait de continuer à vivre. Il y eu la raison celle qui nous faisait si mal.

Il y a surtout eu l'équipe médicale. Des médecins, infirmières, infirmiers, kinés, logopèdes, assistante sociale, aides soignantes...Toute une armée prête à combatte cette maladie qui me prenait mon mari.

Chaque jour, pendant plus de 50 jours, ils étaient là tout puissants !

Tout puissant de professionnalisme, tout puissant d'humanité, tout puissant de douceur et de force à la fois.

Des annonces difficiles lors de la dégradation de mon mari, en passant par leurs démonstrations de compétence lors de la mise en place de la dialyse ou de la trachéotomie. Mais aussi lors de ces regards échangés qui en disent long, lors de ces tasses de café déposées pour moi dans la chambre comme une épaule pour me soutenir ou de ces moments d'accompagnement de l'assistane sociale. 

Une leçon, nous avons pris une sérieux leçon de vie!

Pas celle donnée par le coronavirus, mais par bien plus grand que ça!

Par ces médecins et infirmières en qui j'ai déposé toute ma confiance, qui ont tenu la vie de mon mari du bout de leurs doigts pendant plus de 50 jours.

Oh je leur en ai apporté des pralines et des chocolats, toute petite que j'étais dans ce monde de grand, mais jamais je ne pourrai assez les remercier.

Je voudrais leur dire merci, merci d'être ceux que vous êtes, merci d'avoir sauvé mon mari, merci de m'avoir sauvé la vie à moi aussi qui n'aurait pas survécu à ce chagrin.

Merci au dr MASHAYEKHI et à toute l'équipe médicale, Mr à Monsieur Descamps et à toute l'équipe infirmière.

Merci à toutes personnes de l'unité de soins intensifs du centre Epicura de Hornu.

Le plus dur, le moins beau mon cerveau l'efface chaque jour un peu plus. Le reste est ici comme des arrêts sur images d'un temps qui est maintenant derrière nous.

Un personnel aux petits soins

 La première fois que tu as eu la force d'appuyer sur le bouton pour entendre notre message.

 Toutes ces longues heures d'incertitude.

 T'apporter des cadeaux de Noël et faire comme ci...

 T'aider à nous reconnaitre.

 Te changer les idées quand tu étais triste.

 Revoir Milo, pour la première fois, lui qui ne t'avais pas vu depuis plus d'un mois.

 Essayer de te souvenir encore et encore.

 Commencer la rééducation d'un chemin qui sera long.

 La première fois où tu as su lever la main pour nous faire signe.

 Ton premier repas après des semaines d'alimentation parentérale ou par sonde gastrique.

 Ce moment où le lit de transfert entre dans ta chambre ...après plus de 50 jours.

 Ton sourire.

 Cette équipe de sauveurs, qui n'a pas conscience de la place qu'elle aura toujours dans notre coeur.

Et ton dernier au regard vers ton medecin.

 Ce moment que nous n'oublierons jamais !

Comments

[Virginie]

J'ai pleuré en lisant vos messages sur facebook. J'étais comme tétanisée, je ne savais quoi vous écrire. J'ai allumé des bougies et pensé à vous très fort. Je suis très heureuse que votre époux se remette même s'il reste du chemin à parcourir. Vous êtes dans mon coeur et dans mes pensées.

[Marie]

Bonjour, j'ai pleuré ce matin en découvrant votre message.

Je suis vraiment heureuse pour vous que vous sortiez vous, votre mari et votre famille de cet enfer!

Je suis médecin généraliste, je constate beaucoup beaucoup de résistance à la vaccination parmi mes patients je les comprends vraiment mais malheureusement je pense que pour l'instant nous n'avons que ça pour essayer d'éviter l'horreur que vous avez vécu.

En tout cas j'ai décidé de me vacciner à mon tour et l'avenir me dira si j'avais raison.

Bon courage à vous et à toute votre famille.

Beaucoup de bonnes pensées à votre mari, le chemin va encore être très long avant de reprendre une vie normale mais le bonheur est au bout du chemin !

Bien affectueusement.